Ne viens pas dans le Mississippi pour sauver l’homme noir. Viens uniquement si tu es conscient que ta liberté et la sienne sont une seule et même chose.
Les premiers mots
Carter Ransom se réveilla, pelotonné à l’arrière de la Mercury Grand Marquis de sa soeur. Le clic-clac régulier des pneus sur les bandes rugueuses perça le brouillard chimique qui lui obscurcissait l’esprit et, prenant appui sur ses avant-bras, il jeta un coup d’oeil par la vitre. Ils filaient le long de la route monotone à travers la Black Belt Mississippi, une région qui devait son nom à la couleur de sa terre et à sa population.
Deux événements historiques me passionnent: la Seconde Guerre Mondiale et plus spécialement, la Shoah et au choix, l’Apartheid en Afrique du Sud et le combat des noirs pour les droits civiques. Autant vous dire que je ne pouvais pas passer à côté de ce roman. Surtout après avoir lu les billets de La Fée, Jérome, Eva et Electra!
J’ai tout aimé dans ce roman! TOUT! (Même cette fin qui est trop …WTF, pour reprendre une expression de La Fée)
À la lecture de ce roman, je me suis sentie comme si j’étais devant un épisode de Cold Case. Et c’est un sacré compliment car j’étais accro aux enquêtes de Lilly Rush & Co! J’ai retrouvé l’atmosphère humaine et surtout j’ai retrouvé dans ce livre une structure que j’apprécie: les flash-back. Ça demande aux lecteurs de suivre attentivement et puis ça permet un certain dynamisme.
Mais parlons de l’histoire. Doug Marlette nous plonge à la fois dans les années 90 et les années 60. Carter, le personnage principal, revient dans sa ville natale, Troy, afin de soigner une dépression. Troy n’a rien à voir avec l’ambiance survoltée de New-York. Ici, la vie suit son cours et peu d’événements majeurs viennent perturber les habitants. Mais voilà que se rouvre un procès: celui de membres du Ku Klux Klan qui ont mis le feu à une église avec quatre activistes à l’intérieur. L’un des accusés de l’époque libère sa conscience en révélant un autre nom dans l’affaire. Cette affaire touche particulièrement Carter car sa petite amie de l’époque, Sarah, est décédée dans cet incendie.
Peu à peu, il se souvient de bribes enfouies dans sa mémoire. Ce qu’il ne voulait pas se rappeler, ce qu’il voulait à tout prix oublier. Et ce procès va surtout faire tomber des têtes jusque là indéboulonnables.
On le découvre dans les années 60, quand il revient chez lui après avoir arrêté ses études de droit pour le plus grand malheur de son père. Le fils de la bonne, Lige, est alors embarqué dans un groupe non-violent d’activistes qui se battent pour que les noirs aient des droits. Carter, le blanc et Lige, le noir, sont amis et c’est à son retour, que Carter va se rendre compte des préjugés monstrueux et de la violence qui sévissent dans sa ville. Petit à petit, il intègre le groupe et commence à réfléchir à ce qu’il pourrait faire pour lui aussi aider. Il découvre que les blancs qui veulent aider les noirs ne sont pas tous bien acceptés.
Il commençait à prendre conscience de tous les préjugés avec lesquels il avait grandi. Autour de lui, il était admis que personne n’était « responsable » de la souffrance des Noirs du Mississippi, à part les Noirs eux-mêmes, que la ségrégation faisait partie de l’ordre naturel des choses et qu’il était inutile de tenter d’y remédier.
Contrairement à la brique de Yaak Valley, Montana qui m’avait parue interminable, ici, je n’ai pas vu défiler les 600 pages! Doug Marlette joue avec le lecteur et se permet de glisser de sacrés page-turner. Il nous tient en haleine jusqu’à la dernière page.
On remarque tout au long du récit que Carter a toujours eu cette passion de la vérité et que l’intégrité fait partie de ses valeurs.
Le petit bémol est le nombre de personnages... avec ma mémoire de poisson rouge, j’ai dû faire quelques retours en arrière et noter les différents protagonistes qui apparaissent tout au long du récit.
En définitive, un livre passionnant et sacrément bien construit!
Le concept de liberté est une chose qu’ils ne peuvent même pas concevoir, alors se battre pour elle…Ils croient que voter est un rituel mystérieux réservé aux Blancs.
L’auteur est décédé en 2007 et Magic Time est son second et dernier roman.
– Magic Time de Doug Marlette, Editions CHERCHE MIDI, 2016, 670 pages –
Ce livre rentre dans la catégorie « Un livre avec un amitié interdite « du Challenge littéraire 2016 de Mille vies en une.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre, et comme tu le dis, on ne voit pas passer les 600 pages !
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Un régal!
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Si toi aussi tu en remets une couche…!
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Tu ne peux plus y échapper! 😀
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Je suis d’accord avec La Fée concernant la fin, mais pour le reste, je confirme tout le bien que tu dis de ce roman !
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😉 ta chronique a été la première que j’ai lue à propos de ce roman et je ne le regrette pas!
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Pour le thème abordé, pour découvrir cet auteur, pour ton avis et ceux de Jérome, d’Electra et d’Eva, j’attends sa sortie en poche pour mettre la main dessus. La cerise sur le sundae? Il n’est pas interminable comme « Yaak Valley, Montana »!
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Ca m’etonnait que tu n’aies pas encore été faire un tour du côté du Mississippi! Il te plairait !
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J’adore aussi être prise dans un page-turner!! Les thèmes de ce roman pourraient me plaire, mais j’avoue… 670 pages c’est du lourd! Tu es sacrément convaincante en tout cas 🙂
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Franchement je n’ai pas vue passer ces pages! C’est addictif!
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Je suis ravie que tu sois tombée dedans ! je me souviens de ma lecture, j’étais en arrêt maladie (mais presque guérie) bien installée dans mon canapé et j’ai pu dévoré tranquillement les 600 pages ! j’ai adoré Yaak Valley mais ils sont très différents dans la construction et l’histoire – mais revenons à ton super billet enthousiaste et surtout oui il faut le lire !! j’étais trop triste d’apprendre la disparition soudaine de l’auteur !
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Oh quelle tristesse!
Il a vraiment écrit un livre superbe!
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Oui !
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Un avis conquis de plus sur ce titre.
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Oh que oui!
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