Résumé: Son obscure naissance au cœur d’une forêt en pleine guerre civile a fait de lui un enfant sauvage qui ne connait rien des conduites humaines. S’il découvre peu à peu leur complexité, à commencer par celle du langage, il garde toujours en lui un lien intime et pénétrant avec la nature et l’espèce animale, dont une corneille qui l’accompagne depuis l’origine.
Les premiers mots
La paille fraîchement répandue dans l’enclos forme un îlot doré qui luit au soleil du matin, elle exhale une odeur douceâtre, celle du corps étendu sur ce pan de jaune d’or est plus lourde, pénétrante. Corps de la mère, tout de roseur soyeuse et d’une splendide énormité, voluptueux de tiédeur.
Noukette m’avait prévenue : découvrir Sylvie Germain par ce titre allait être audacieux ( ce sont ses mots!) Et je la comprends.
Comment expliquer cette lecture sans en dire trop et pourtant vous donner envie de la découvrir?
L’écriture est dense, intense et intelligente. L’histoire est forte, émouvante et étrange.
Pour lire ce roman, il m’a fallu oublier ma rationalité et me laisser bercer par ce conte merveilleux, cette fable contemporaine. Car l’histoire commence d’une façon intrigante: nous sommes en compagnie d’une truie et de ses petits.
Et ensuite nous basculons dans un monde rempli de douleurs, de violences et de découvertes. Car « À la table des homme » est l’histoire d’une « naissance » ou plutôt une histoire sur la façon dont on devient un homme parmi les Hommes, dans un pays en guerre. Quels sont ceux qui aideront ce « garçon » à devenir un être humain? Qui le fera souffrir?
« La guerre les a saisis, corps et âme, extirpant des bas-fonds de leur être une capacité de haine et de cruauté qu’ils ignoraient porter. »
Avec un talent indéniable, l’auteure décrit la volonté irrépressible de vivre de Babel/Abel et son parcours jusqu’aux Hommes.
Nommer pour grandir, pour lutter, se défendre. Nommer pour vivre. Lorsqu’enfin il retrouve l’usage de la parole, il demande à apprendre à lire et à écrire.
Mon enthousiasme n’a pourtant pas été constant, une partie m’a un peu ennuyée, il s’agissait de la vie de personnages secondaires. Mais ça n’a pas duré longtemps et je me suis vite replongée dans le récit.
Ce livre m’a laissée perplexe et il a réussi son coup de ne pas se faire oublier! Je remercie Noukette de l’avoir si bien vendu 🙂 Je compte m’attaquer à d’autres romans du même auteure car son écriture m’a beaucoup touchée.
Il n’est plus désireux de plaire à ses semblables, d’être accepté par eux, il lui suffit d’avoir été aimé par quelques-uns et d’avoir aimé ceux-là.
– À la table des hommes de Sylvie Germain, Edition Albin Michel, 2016, 262 pages.-
Ce livre rentre dans la catégorie « Un livre de la rentrée littéraire de janvier « du Challenge littéraire 2016 de Mille vies en une.
Normal que cette lecture t’ait désarçonnée… 😉 Je te conseille Magnus, entre autres, je suis sûre que tu aimeras !
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Voilà, il est réservé à la bibliothèque! 🙂
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Depuis que Noukette en a parlé j’ai très envie de le lire.
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Elle a un sacré don pour parler de livres passionnants :-). Et je la rejoins pour t’inciter à le lire!
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Je viens de le commencer et j’aime beaucoup le début! C’est très particulier, je m’efforce de rentrer dans cet univers à sa juste valeur. Je te tiens au courant de la suite 😉
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Il est très particulier en effet mais très beau! J’attends ton avis!
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